Comité Local Pierre Mendès - France " Désirs d'Avenir " Paris 8ème et 9ème


L'objet d'un Comité Local " Désirs d'Avenir " a pour but de rassembler toutes les personnes de bonnes volontés afin de réfléchir sur la situation sociale, politique et économique en France, en Europe et dans le Monde, pour pouvoir contribuer notamment par des propositions, à son amélioration, dans un esprit de justice sociale.

La politique autrement, la politique par la preuve !!!

samedi 12 décembre 2009

CONVOCATION à l'AG du 17/12/09 - Réunion d'initiative militante DA Paris


Cher(e)s ami(e)s,

Suite à notre dernière réunion de DA Paris 19, nous vous invitons à une réunion d' initiative militante DA le jeudi 17 décembre 2009 qui aura pour but de redéfinir l'organisation de Désirs d'Avenir sur Paris.
Compte tenu de l'objet de la réunion et de la démarche de démocratie participative essentielle au sein de notre association, la présence de chacun est souhaitable et indispensable.

Ordre du Jour :
-Décision sur la définition et l'organisation des comités locaux
-Renouvèlement des animateurs et coordinateurs parisiens


Jeudi 17 décembre 2009
à 20h

Patronage Laïc
72, avenue Felix Faure
75015
(à 20 mètres du métro Boucicault, ligne 8)

Amitiés,
Annie Novelli et Lucile Bourquelot

vendredi 11 décembre 2009

Au bonheur des sondeurs !

C’est à se demander comment certains instituts de sondage vivraient si Ségolène Royal ne faisait pas de politique.
Témoin, le dernier sondage de l’institut BVA pour la matinale de Canal Plus du 11 Décembre .
Un sondage qui laisse rêveur.
D’abord sur la méthode : à l’instar d’Opinion Way, il a été réalisé sur Internet, une méthode sur laquelle bon nombres d’instituts réputés sont réservés tant il est délicat de retrouver les panels traditionnels.
Mais passe encore.
Plus drôles, les questions posées. Des questions fermées, caricaturales, qui enferment obligatoirement les personnes interrogées dans des réponses pré-établies.

Plus fort encore : l’une des questions propose même l’élimination de Ségolène Royal de la vie politique et démocratique.
Pourquoi ne pas poser cette question sur d’autres acteurs politiques actuels, qu’ils soient socialistes, ump ou centristes? Nous serions très probablement étonnés des réponses.

Néanmoins, nous suggérons à Monsieur Gael Slimane, responsable des Etudes Politiques de l'institut BVA, quelques questions à poser aux mêmes sondés, qui permettrait à la presse de titrer : « Ségolène Royal massivement approuvée par les français,! »
Ségolène Royal a t-elle raison de chercher à rassembler des hommes et des femmes qui veulent travailler avec elle pour être utiles à la région Poitou-Charentes ?
Ségolène Royal a t-elle raison de refuser les contraintes des appareils politiques, quels qu'ils soient ?
Ségolène Royal a t-elle raison de vouloir élargir la base du parti socialiste?
Ségolène Royal a t-elle raison de vouloir mettre en conformité ses paroles et ses actes ?
Ségolène Royal peut elle contribuer à la vie politique française et européenne dans les années qui viennent ?
L'Institut BVA aura t-il l'honnêté de procéder à ce sondage ? Nous l'espérons.

Par ailleurs, un autre sondage réalisé par l'institut CSA pour VSD place Ségolène Royal comme la Personnalité Politique de l'Année 2009 élue par les sympathisants de Gauche, les catégories populaires et les 50 ans et plus. Bizaremment, ce sondage est passé inaperçu et n'a pas été repris. Cherchez l'erreur.

L'équipe de Ségolène Royal

vendredi 27 novembre 2009

L' ESPOIR A GAUCHE

Cher(e)s Ami(e)s, Cher(e)s Camarades,

C’est autour de la belle ambition d’une complète rénovation de notre parti qu’est né « L’Espoir à Gauche, fiers d’être socialistes ».

C’est parce que nous avons voulu porter un projet politique novateur, prônant ouvertement le rassemblement, une éthique du débat et une réflexion politique que nous nous sommes depuis plus d’un an mobilisés et rassemblés.

Cette ambition reste plus que jamais d’actualité. L’Espoir à Gauche est en effet plus qu’un courant : il symbolise, pour toutes celles et tous ceux qui s’y sont retrouvés, un état d’esprit. Aussi devons-nous, tout mettre en œuvre, tout entreprendre pour préserver et prolonger cette démarche.

Les évènements de ces derniers jours, plus encore, les déclarations inacceptables qui les ont entourés ont pu faire douter de notre capacité à y réussir. Pour notre part, au moment même où progressent plusieurs de nos idées, notamment la démocratie participative et le dépassement du PS, nous sommes plus que jamais soucieux de défendre ces valeurs.

Cette ambition de rénovation qui nous a réunis, nous devons aussi nous l’appliquer à nous-mêmes. Nous souhaitons que la consultation des membres de l’Espoir à Gauche s’étende à l’ensemble des signataires de la motion pour définir la manière dont nous voulons travailler ensemble. Et parce que l’organisation d’une telle consultation à l’approche d’une grande bataille politique serait source de nouvelles querelles, nous souhaitons que cette consultation ait lieu après les Régionales .

Si l’Espoir à Gauche n’appartient à personne, c’est parce qu’il appartient à tous. Nous veillerons à un fonctionnement collégial dans le respect de tous.
L’avenir d’Espoir à gauche est entre les mains de ses militants et nous souhaitons qu’ils reprennent la parole en Avril. Et c’est toutes et tous qui doivent pouvoir décider de l’avenir de notre rassemblement.

D’ici là, aucun vote d’appareil n’a de sens ni de valeur.

C’est ensemble, avec les militants, que nous dépasserons les querelles médiatiques pour retrouver les bases d’un fonctionnement apaisé et serein qui mettra la politique au premier plan.



Najat BELKACEM, Jean-Louis BIANCO, Gaëtan GORCE

mercredi 25 novembre 2009

Compte Rendu: Jean-Louis Bianco sur le dossier du nucléaire iranien



Lundi 23 novembre de 19h15 à 21h15 la section Jean-Zay recevait Jean-Louis Bianco pour débattre du dossier nucléaire iranien, Jean-Louis Bianco ayant présidé la mission parlementaire sur l'Iran et la situation au Moyen-Orient aux côtés d'élus de la majorité.
Merci à Jean-Louis Bianco pour ses interventions et à tous les participants pour leur présence et leurs très nombreuses questions!

Cette rencontre fut l'occasion de rappeler certains évènements ayant ponctué l'histoire de l'Iran mais surtout de débattre sur des questions que nul ne peut aujourd'hui ignorer: l'état fragile des relations franco-iraniennes, l'état problématique de celles israëlo-iraniennes, le rôle médiateur de la Syrie, l'ambivalence du traité de non-prolifération, la marginalisation de l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique) dans le dossier iranien au profit d'un consortium de grandes puissances Etats-Unis- Chine- Russie-France, mais aussi et surtout la question du nucléaire civil qui polarise aujourd'hui l'ensemble de la scène politique en interne comme à l'international.
C'est sur cette question que je souhaiterais me pencher mais j'invite par là-même ceux qui auront assisté à cette conférence à compléter, par leurs commentaires, cette modeste contribution au débat d'hier soir.

La question de la non-prolifération est à mon sens centrale. Le traité de non prolifération ou TNP de 1968 dont l'Iran est signataire et dont le respect est garanti par l'Agence internationale de l'énergie atomique actuellement sous la direction de M. El Baradei constitue une étape centrale dans l'histoire du nucléaire. D'une part parce qu'il verrouille tacitement le club des puissances nucléaires à celles étant déjà en possession de l'arme nucléaire tout en encourageant d'autre part les transferts de technologie en vue de développer un nucléaire dit "pacifique", le nuclaire civil. C'est derrière cet argument quel se retranche l'Iran depuis 2002 sans avoir jusqu'ici pu démontrer où se trouvaient les les centrales électriques censées permettre la mise en oeuvre d'un tel projet: l'incapacité de l'Iran à fournir des données sur son programme civil constitue selon Jean-Louis Bianco la preuve que le programme nucléaire iranien relève de fins militaires.
Toutefois, sans entrer dans les détails, intéressants mais fort complexes, des désaccords internes parmi les dirigeants iraniens sur quelle priorité donner au dossier nucléaire, il n'en demeure pas moins que les grandes puissances nucléaires que nous avons rapidement évoquées et qui se font aujourd'hui les porte-paroles du désarmement sont justement bien mal armées pour contrer l'argument du "droit au nucléaire" revendiqués par les Etats qui, comme l'Iran, souhaitent s'en doter.

A la question "faut-il renoncer définitivement au nucléaire et cesser de distinguer entre "bon" nucléaire civil destiné à produire de l'électricité et à garantir l'indépendance énergétique des Etats et un "mauvais" nucléaire militaire destiné à fabriquer la bombe"? Jean-Louis Bianco reste réservé.
Rappelons tout de même que cette distinction entre nucléaire civil et militaire est à de nombreux égards une distinction artificielle notamment parce que l'on joue dans cette distinction sur des niveaux d'enrichissement d'uranium différents: de l'ordre de 15 à 20% dans le cadre du nucléaire "civil" et 90% dans celui du nucléraire "militaire". Or il s'agit là d'une différence de dégré non de contenu puisqu'une fois l'étape des 5 à 6% d'enrichissement franchie (l'étape techniquement et technologiquement la plus complexe) l'augmentation du niveau d'enrichissement ne pose plus de problème.

A l'encontre de ceux qui prônent les vertus du nucléaire comme facteur de stabilité (c'est en grande partie "grâce" à l'arme nucléaire que la Guerre froide n'a pour ainsi dire jamais eu lieu) il convient à mon sens de ne pas sous-estimer les effets d'entraînement et le cercle vicieux dans lequel pourrait nous plonger la course aux armements.
Toutefois, l'idée d'un renoncement définitif au nucléaire n'est, selon Jean-Louis Bianco, pas envisageable. Partisan d'une vision plus pragmatique il suggère de donner des signes forts en matière de désarmement tout en conservant un seuil de "crédibilité" nucléaire.

J'avoue ne pas être entièrement convaincue par cet argument et j'espère qu'il suscitera des réactions de votre part notamment à la veille de l'ouverture de la conférence de Copenhague sur le climat et où la question de l'énergie nucléaire et notamment du retraitement des déchets devra être posée.
Dans les questions ouvertes à Jean-Louis Bianco, celle de la place que les socialistes accordaient à l'environnement jugée encore trop marginale par l'intéressé a été soulevée. A l'aune des résultats plus que décevants du PS lors des dernières élections europénnes et de la montée en puissance des Verts et des problématiques écologiques il me semble que le PS gagnerait à se positionner plus clairement sur cette question qui, si elle dépasse largement le dossier iranien, lui apporte également un éclairage nouveau et relie les problématiques sécuritaires aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Une remarque finale pour rendre justice aux nombreux autres thèmes soulevés hier soir notamment celui de la dégradation des relations franco-iraniennes: dans l'une de ses nombreuses et habiles interventions notre Président avait déclaré en août dernier lors d'une conférence de presse à Berlin: "Le peuple iranien mérite mieux que ses dirigeants actuels", je pense que les "dirigeants iraniens actuels" en question - qui sans surprise ont très mal accueilli ces déclarations - auraient pu et peuvent sans problème nous renvoyer le compliment...!

ML

mardi 24 novembre 2009

La “folie fiscale” des Régions, c’est la folie mensongère de l’UMP

"L’UMP dénonce à grands cris les augmentations fiscales des régions socialistes allant jusqu’à ressusciter le héros d’un dessin animé pour enfants des années 70, "satanas", et alignant des pourcentages d’augmentations faramineux.

Les français doivent savoir qu’en matière de fiscalité régionale, parler en pourcentage ne veut rien dire !

Pourquoi ? Parce que la fiscalité régionale représente seulement 2% de la fiscalité totale, Etat et collectivités confondus, et 6% de la fiscalité des seules collectivités locales.

Donc le vrai chiffre d’augmentation de la fiscalité régionale c’est une moyenne de 3 euros par habitant et par an entre 2004 et 2009.

Après cette démonstration mensongère et manipulatrice, l’UMP formule la proposition phare de son programme pour les Régionales « pas d’augmentation de la fiscalité » !

Quand on appartient à un gouvernement qui a créé 20 nouvelles taxes en 2 ans, l’engagement a de quoi surprendre.

Mais surtout il est facile à prendre puisque la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, va enlever aux régions toute faculté de fixer les taux des impôts."

Jean Louis Bianco

lundi 23 novembre 2009

Réalité et apparence de la dispute Royal / Peillon

par SAMUEL BAILLAUD



J'ai lu sur Médiapart, un article du journaliste Stéphane Alliès, concernant la dispute entre Royal et Peillon, à l'issue du meeting de Dijon du 14 novembre 2009. J'ai rajouté un commentaire à la marge de l'article, dans lequel j'ai décrit des enregistrements d'interviews de Royal et Peillon, trouvés sur internet. J'ai conclu ce commentaire en disant qui selon moi, de Royal ou de Peillon, avait raison. Quelques minutes plus tard, un internaute répond à mon commentaire par un autre commentaire, où il me contredit et m'apporte de nouvelles informations. Je remarque alors d'autres commentaires, qui m'apportent encore d'autres informations, et expriment encore d'autres opinions. Ces commentaires sont parfois écrits par des protagonistes de l'évènement, par exemple des militants du courant de Ségolène, qui étaient présents au meeting de Dijon. Ma curiositée piquée, je repars à la recherche d'autres informations ailleurs sur internet. Je réécris un nouveau commentaire, où je dis ma nouvelle opinion, et les questions que je me pose. Deux autres internautes répondent à mes questions. L'un d'entre eux m'envoie sur le billet d'un autre internaute, billet de Jean Marie Padovani, "Camarade socialiste du courant Espoir à Gauche si tu passes par là...". Je rigole en lisant ce billet, et j'ai encore une nouvelle opinion, de nouvelles questions, que je formule dans un nouveau commentaire... etc...



Je suis parti d'une opinion au sujet de l'évènement, fondée sur son apparence construite par les grands médias. Interviews ou fragments d'interviews des protagonistes, formules employées par les journalistes, pour se référer à l'évènement, telles que "... le meeting organisé par Vincent Peillon, pour rassembler la gauche et le centre, où Ségolène Royal s'est invitée ...", suscitant une interprétation particulière de l'évènement.



J'ai abouti sur une explication de l'évènement, très différente de celle de départ, qui est je suppose plus proche de la réalité.





Déroulement de la dispute Royal / Peillon.



D'un côté, existe une organisation politique, nommée "Espoir à Gauche", dont la personalité la plus importante, celle qui a le plus fondé cette organisation, est Ségolène, dont les militants de base se reconnaissent le plus souvent en Ségolène, et dont le projet est fortement "Ségolènien".



D'un autre côté, il y a Peillon, qui souhaite créer une organisation politique, qu'il appellera finalement le "Rassemblement Social, Ecologique et Democrate". Cette organisation devrait réunir des personalités des Verts, du MoDem, des dissidents PC, des associatifs, et des membres du PS dont il serait le plus éminent. Cette organisation devrait produire un spectacle médiatique, présenté au public comme un "débat", visant à "construire un vrai projet politique" transversal, alternatif à la politique de Sarkozy, en vue des élections présidentielles de 2012. Enfin, cette organisation excluerait de ses débats tout éventuel candidat à l'élection présidentielle, de manière selon Peillon, à pouvoir réunir des gens qui ne soutiendront pas le même candidat, et de maniere a être concentrée sur la construction d'un projet politique, plutôt que sur le soutien d'un candidat, plutôt que sur l'acclamation béate d'une icône médiatique. Cette organisation devrait donc "par principe", exclure Ségolène de ses débats.



Le problème de Peillon, c'est qu'il ne peut créer à lui tout seul ce "Rassemblement" dont il serait la pièce maitresse. Peillon a besoin pour soutenir son projet, d'une importante organisation politique, riche en militants de base pouvant remplir une salle de meeting, riche en hommes politiques influents pour garnir la premiere rangée de sièges de cette salle, riche en moyens financiers et en mécènes pour financer des meetings, des brochures, un site internet. Peillon a donc besoin d'utiliser l'organisation "Espoir à Gauche", pour y inséminer la graine du "Rassemblement" qu'il souhaite voir se développer autour de lui, puis pour que cette graine s'y developpe comme un embryon dans le ventre de sa mère.



Lors de l'été 2009, Peillon est l'un des principaux dirigeants du courant "Espoir à Gauche", et il organise les ateliers d'été de ce courant. Il invite à ces ateliers des representants de tous les partis qu'il cherchera à rassembler dans son "Rassemblement" : de Sarnez, Cohn-Bendit, Taubira, Hue. Il affirme publiquement que ces ateliers sont à ses yeux "le commencement d'un rassemblement écologiste, socialiste et démocratique".



C'est en novembre 2009, que la gestation par l'"Espoir à Gauche", du "Rassemblement", devrait aboutir. L'acte de naissance du "Rassemblement" devrait être un meeting a Dijon, dont les principaux intervenants seront ceux des ateliers d'été d'"Espoir à Gauche", et dont le principal mécène est le principal mécène d'"Espoir à Gauche", le fortuné Pierre Bergé.


Pierre Bergé (deuxième à gauche), à l'atelier d'été du courant "Espoir à Gauche", en août 2009



Peillon fait préparer pour son "Rassemblement", des brochures, et un site internet de qualité professionnelle : contenus vidéos, design soigné, possibilité de partage sur Facebook.... Une page du site d'"Espoir à Gauche" annoncera aux militants de ce courant le lancement du site du "Rassemblement", le lendemain du meeting de Dijon. Mais étant donnée la qualité de ce site, sa préparation a dû commencer un certain temps avant le meeting de Dijon. Le site et les brochures présentent le "Rassemblement" comme une organisation indépendante d'"Espoir à Gauche". Dans le site, le "Rassemblement Social, Ecologique et Démocrate", est présenté ainsi : "ouvert à tous ceux qui veulent, dans le débat et la confrontation des idées, participer à la construction d'un grand projet pour une autre France que celle de Nicolas Sarkozy. Que nous soyons socialistes, écologistes, démocrates, communistes, républicains, radicaux, syndicalistes, militants associatifs… ou simplement engagés dans le combat pour la démocratie et la justice ...". Pas de référence dans cette présentation, au courant "Espoir à Gauche", dont le logo n'apparait pas sur le site.


En octobre 2009, il est proposé aux militants du courant "Espoir à Gauche", au nom de ce courant, de participer aux débats préparatoires du meeting de Dijon. Ce meeting est alors présenté aux militants, sur une page du site d'"Espoir à Gauche", comme "la première étape d'un cycle de rencontres qui rassemblera, autour des grandes préoccupations des Français, l'ensemble des forces de progrès". Il n'est pas clairement dit ici, que le meeting de Dijon est l'acte de naissance d'une organisation politique indépendante d'"Espoir à Gauche", excluant "par principe" Ségolène de ses débats, du fait qu'elle est une éventuelle candidate à l'élection présidentielle.



En novembre 2009, une invitation au meeting de Dijon est adressée aux militants d'"Espoir à Gauche". Contrairement aux brochures et au site du "Rassemblement" tant attendu, cette invitation est encore faite au nom de l'organisation "Espoir à Gauche". L'invitation définit de manière ambigüe, l'évènement auquel sont invités les militants. Il s'agit selon elle, "des premières rencontres d'un cycle de débat - celui du rassemblement social, écologique, et démocrate". De très nombreux militants d'"Espoir à Gauche", affirment qu'ils ne savaient pas avant le meeting de Dijon, que "Rassemblement Social, Ecologique et Démocrate", est le nom d'une organisation indépendante d'"Espoirs à Gauche", excluant "par principe" Ségolène de ses débats, et dont Peillon souhaite être le leader. Or l'invitation ne dit pas clairement aux militants d'"Espoir à Gauche", si l'expression "rassemblement social, écologique et démocrate" qu'elle emploie, est un nom propre, celui d'une organisation politique indépendante d'"Espoir à Gauche", ou si cette expression est un nom commun, celui d'une chose que favorisera le meeting de Dijon, auquel ils sont invités par le courant "Espoir à Gauche", dans la continuité des ateliers d'été de ce courant. Le propre d'une expression ambigüe, est qu'on ne peut pas être sûr de ce qu'elle veut dire. Mais il est des ambigüités dont on peut être à peu près sûr qu'elles existent.


Quelques jours avant le meeting de Dijon, Ségolène annonce sa venue à ce meeting. La veille de ce meeting, dans une interview sur Europe 1 face à Claude Askolovitch, Peillon affirme publiquement : "On est contents d’avoir de ses nouvelles. Nous avons créé le courant sans elle au mois de janvier. Ce rassemblement a opéré, tout le monde l’a vu à Marseille, sans elle. Nous travaillons sur le fond depuis un mois et demi à un rassemblement. Elle n’a pas montré qu’elle avait beaucoup de talent pour le rassemblement. Je vais lui faire savoir qu’il n’y a pas de raison à ce qu’elle vienne". Peillon affirme donc ici clairement, qu'il travaille à la création d'une organisation politique indépendante de Ségolène.



Samedi 14 novembre 2009, c'est le meeting de Dijon. Ségolène est présente. Peillon ouvre publiquement le feu sur Ségolène, lors d'une interview, en lui reprochant d'être venue. Peillon affirmera à la presse que le meeting de Dijon, construit quelquechose d'indépendant du courant "Espoir à Gauche", par exemple lors d'une interview sur LCI face à Christophe Barbier, où il montre la brochure du "Rassemblement", et lors d'une interview sur France 5 face à Thierry Guerrier, où est aussi diffusé un fragment d'interview de Ségolène.



Quelques questions restent en suspens. Peillon a-t-il caché ses ambitions à Ségolène et aux militants d'"Espoir à Gauche", ou a-t-il été transparent ? Peillon a construit son "Rassemblement", sans Ségolène, comme il le dit, mais avec quels membres du courant "Espoir à Gauche" l'a-t-il construit ? Peillon souhaite-t-il organiser un véritable débat, ou un simulacre médiaque de débat ? Certes, Peillon a utilisé le courant "Espoir à Gauche", comme mère porteuse de son organisation le "Rassemblement", se voulant indépendante du courant "Espoir à Gauche", et excluant "par principe" Ségolène de ses débats. Mais pourquoi serait-ce immoral ? Pourquoi aurait-il eu le devoir de ne pas faire ce qu'il a fait ? Après tout, le "Rassemblement" transveral qu'il propose, pour construire un projet politique aternatif à celui de Sarkozy, n'est-il pas intéressant, ne mérite-t-il pas d'être défendu, ne comble-t-il pas un vide ?


Les reproches publics de Peillon à Ségolène, sont les suivants. Afin que des gens issus de divers partis, susceptibles de soutenir divers candidats à l'élection présidentielle, puissent se réunir, afin qu'il puissent se concentrer sur la construction d'un projet politique, plutot que sur le soutien à une personne, Peillon a demandé aux éventuels candidats à la présidentielle de ne pas venir à Dijon. En venant à ce rassemblement, Royal fait donc quelquechose que Peillon, et sûrement beaucoup d'autres personalités présentes, lui avaient demandé de ne pas faire. A première vue, j'ai trouvé ces arguments très convaincants.



Ségolène lui répond publiquement, qu'elle fait ce qu'elle veut, que les militants de base étaient contents de la voir et ne comprennent pas pourquoi Peillon s'est mis en colère, qu'elle ne tolèrera pas qu'il persiste dans sa protestation, que c'est elle qui a donné à Peillon une place de second dans son courant à elle, "Espoir à Gauche", et qu'elle a décidé, pour le punir, de nommer à sa place d'autres personnes. Réponse qui peut, à première vue, paraitre puérile et peu démocrate.



De nombreux militants du courant "Espoir à Gauche", accusent Peillon d'avoir volé ce courant à ses militants, pour en faire un instrument au service d'ambitions qui ne sont pas les leurs. Ambitions qui ne sont pas les leurs, parcequ''ils ne les ont pas construites ensemble, comme le veut pourtant peut-être la notion de "démocratie participative", chère à Ségolène et au courant "Espoir à Gauche".



Des opinions de militants d'"Espoir à Gauche", sont exprimées dans le blog de ce courant en Savoie, où quelques militants défendent Peillon en reprenant ses arguments, et où de nombreux autres sont très durs avec lui. L'un d'entre eux dit par exemple : "Les militants socialistes en sont bien restés à l’invitation d’Espoir à Gauche et n’ont pas vu les couleurs du dit "Rassemblement" avant de mettre les pieds à Dijon. ... Peillon ment et en plus il instrumentalise un courant interne du Parti Socialiste : aux intervenants les glorioles du rassemblement avec invitation, aux militants la croyance d’être dans leur courant comme à Marseille". Une autre opinion, d'une militante socialiste expérimentée, est donnée par son billet qu'elle signe sous le pseudonyme de Kamizole, "Vincent Peillon, la moutarde - de Dijon - monte au nez de mémé Kamizole". Elle cite l'Express, selon lequel : "Peillon structure l'organisation Espoir à Gauche d’une façon pyramidale, avec des représentants départementaux et régionaux - pas vraiment une méthode "participative"", puis elle surenchèrit : "il était temps de mettre un terme aux agissements fort peu démocratiques de Peillon et sa bande de vautours, qu’on les nommât OPA ou autres magouilles".



Najat Vallaud-Belkacem, porte parole de Ségolène, fait entendre le même son de cloche que de nombreux militants. Dans un communiqué fait à la suite du meeting de Dijon, elle affirme que : "L’Espoir à Gauche n’appartient à personne, et un courant n’est rien d’autre que des militants et responsables socialistes qui se regroupent à un moment donné pour faire valoir leurs idées au sein du parti. Ségolène Royal a toujours mis un point d’honneur à respecter scrupuleusement ces règles du jeu en n’ayant jamais eu le moindre mot ni fait le moindre geste visant à détourner l’Espoir à Gauche de ses objectifs initiaux. On peut l’accuser de tout ce qu’on veut, mais certainement pas d’avoir soumis le courant à ses intérêts personnels. ... A Dijon, Vincent Peillon a brutalement changé les règles du jeu. ... La mission que Ségolène Royal nous a demandé, ... est une mission de clarification dans le seul but de rendre aux militants ce qui leur appartient ... Pour ma part, ... je n’accepte pas l’autorité des chefs autoproclamés ni pour moi, ni pour les autres. Les militants qui soutiennent Ségolène Royal ont été suffisamment floués comme ça pour ne pas se retrouver pris en otage par qui que ce soit;"



Mais qui, en ayant seulement entendu les déclarations publiques de Ségolène et de Peillon, peut comprendre pourquoi Ségolène est en colère ?

samedi 21 novembre 2009

Ségolène Royal, mouche du coche socialiste

Le PS gagnerait à tirer parti de la présence de l’ex-candidate, plutôt que de la dénigrer.

Par NICOLE DEWANDRE Fonctionnaire à la Commission européenne..
La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, le 18 novembre 2009 à Paris, lors

La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, le 18 novembre 2009 à Paris, lors du congrès des maires de France. (© AFP Olivier Laban-Mattei)




«Occupe-toi de tes régionales !» Intéressante, cette injonction de Vincent Peillon à l’encontre de Ségolène Royal, sur Europe 1 hier matin. Qu’il faille s’occuper des régionales est une évidence, et le monde politique «s’en occupe» effectivement. Merci pour le rappel. Mais retenons la familiarité du ton, qui est incontestablement le signe d’un trouble. Puis, «je vais me taire après avoir parlé» et quelques minutes plus tard «si elle ne s’arrête pas, je continuerai». De quoi cette incohérence est-elle la signature ? N’en doutons pas, le professeur de philosophie, autant que le député européen, sera sensible à cette interrogation.

Mardi soir, sur France 2, Martine Aubry parlait de «bisbilles» et disait ne rien comprendre. Hier, elle en appelle à la «fraternité» dans un clin d’œil au mot fétiche de Ségolène Royal. Manuel Valls et Pierre Moscovici entonnent en chœur l’antienne «ça n’intéresse pas les Français». Manuel Valls trouve la «querelle ridicule, pathétique et déplacée», avant d’admettre dans un sursaut de lucidité qu’«il est frappé par la violence des mots». Si la présence de Ségolène Royal à Dijon n’est peut-être pas en soi un événement, ou n’aurait pas dû le devenir, la séquence déclenchée par cette présence, elle, est extrêmement significative. Ce qui frappe en effet, ce sont les stratégies de riposte qu’induisent les interventions de Ségolène Royal dans le débat politique. Soit on minimise («ça n’intéresse pas les Français»), soit on disqualifie («esbroufe médiatique», selon les termes de Vincent Peillon). Evidemment, ça ne trompe personne : les guéguerres et les questions de personne font partie du jeu politique. Et «l’esbroufe médiatique», ou, en d’autres mots, la stratégie de communication, est aussi partie intégrante du jeu politique.

Renverser la vapeur. La question qu’on peut se poser est : qu’est-ce qui fait qu’une intervention est prise au sérieux, c’est-à-dire interprétée positivement, valorisée, reconnue - au sens fort du terme -, ou que cette même intervention est ridiculisée et traitée avec mépris ? La même question se pose sur les conflits de personne, où certains sont considérés comme lourds d’enjeux tandis que d’autres seront présentés comme des querelles enfantines. Qui confère le droit de considérer des débats de personnes comme lourds d’enjeux ou non ?
Malgré sa longue expérience, Ségolène Royal continue d’être traitée par ses pairs comme une intruse, une mouche que ses opposants voudraient chasser du nez de leur visage par un geste de la main («Occupe-toi de tes régionales !») ou qu’ils essaient de supporter stoïquement («Je préfère m’occuper de ce qui intéresse les Français.») C’est un fait récurrent de son épopée politique et c’est précisément ce qui fait événement . L’expérience montre que Ségolène Royal résiste aux tentatives en disqualification et arrive même à «renverser» la vapeur : ce que d’aucuns appellent sa stratégie de victimisation n’est rien d’autre que sa capacité à… disqualifier la machine à disqualifier.

Encore faudrait-il qu’elle ne s’y mette pas, elle aussi, comme pourraient le laissait craindre ses propos d’hier en parlant de Vincent Peillon : «J’ai cru entendre [Frédéric] Lefebvre.» Elle a l’art de transformer les flèches qui lui sont destinées en boomerang. Elle a l’art de rebondir. Cet art ne se manifeste que parce que ses initiatives résonnent dans l’opinion. Cette façon de retourner le procès en disqualification à son avantage est assurément son mystère et sa force. S’il y a de la magie dans les parcours politiques, la magie du parcours de Ségolène Royal se loge là.

Fragiles. Si le Parti socialiste trouvait - à son tour - la façon de tourner à son avantage la présence de Ségolène Royal dans ses rangs, il renouerait avec une dynamique collective porteuse de sens. Ne pas le faire et continuer à vivre sur cette analogie de la mouche sur le nez qu’on veut soit chasser, soit supporter (en attendant qu’elle s’en aille), ne permet pas de progresser en répondant de son histoire. Et Ségolène Royal fait évidemment partie de l’histoire du PS, même si c’est insupportable pour beaucoup de socialistes qui font aussi partie de cette histoire. Elle n’est pas increvable et il se peut que ses opposants en viennent à bout. Si le PS choisit de concentrer ses forces sur l’opposition à Ségolène Royal (et l’indifférence n’est pas une option), il se peut qu’il réussisse, mais je crains que ce ne soit au prix de son existence même, et d’un appauvrissement effrayant de l’espace public.
L’espace public est fragile, les organisations collectives sont fragiles, et le PS l’est aussi. Vivant en démocratie, on a parfois tendance à sous-estimer ces fragilités, à croire qu’on peut déverser nos frustrations en toute impunité. Il n’en est rien. L’espace public, cet «espace qui est entre nous», pour reprendre les mots de Hannah Arendt- a besoin d’être construit, entretenu, soigné, traité comme un bien commun. Par les hommes et les femmes politiques et par chacun d’entre nous. Le mépris est un poison pour la politique. La haine aussi. Notre voyeurisme aussi. Les mises à mort, que ce soit sur un croc de boucher ou autrement, tuent l’espace public, plus sûrement que quoi que ce soit d’autre.